Aurélia est designer mais aurait aimé être botaniste (ou égyptologue). C’est drôle, car on l’imaginerait très bien avec un chapeau de paille et une blouse blanche, allongée dans un champ de fleurs. Comme Alice sniffant […]

Aurélia est designer mais aurait aimé être botaniste (ou égyptologue). C’est drôle, car on l’imaginerait très bien avec un chapeau de paille et une blouse blanche, allongée dans un champ de fleurs. Comme Alice sniffant […]
Des franges de lumière pourpre caressent l’ébène du comptoir. Il fait chaud, presque moite. Dans l’atmosphère pétillent des arômes d’huile chauffée et de viande grillée, tandis que des cuisines s’échappe le tintamarre de plateaux qui […]
Marianne, ses cheveux blonds remontés en chignon, croise et décroise les jambes dans une rythmique horlogère. Peu étonnant pour une Suisse. Encore moins pour une fille Breguet. « J’ai mal au dos », explique-t-elle sans se départir de son sourire. Ce n’est donc pas pour le style. Pourtant, avec ses grands yeux bleus, ses talons de 10 centimètres, son legging en cuir et sa petite veste en tweed, elle serait bien du genre à en faire des tonnes, Marianne. Quand nous apprenons qu’elle vient de Versailles – plutôt drôle avec un tel prénom, non ? –, qu’elle monte à cheval dans un jean de troisième, qu’elle déteste porter des montres et manger du fromage, nous comprenons rapidement que l’adage : « l’habit ne fait pas le moine » sera le fil d’Ariane de notre discussion.
Nous retrouvons Wiam au Nun’s, un petit bar du XIème arrondissement que la jeune fille a elle-même choisi. « C’est chaleureux. Parfois, il y a des bagarres », raconte-t-elle d’une voix suave, très féminine. « Tu aimes les bagarres, toi ? » « Ce que j’aime, c’est l’aventure, l’élégance du hasard. » Wiam est ainsi : une baroudeuse dans un corps de princesse. Ou l’inverse. « Ça dépend de mon humeur, je peux jouer tous les rôles. » Ce qui tombe bien, puisque notre homie suit des études dans le cinéma. Action !
Assise sur l’arête de sa chaise, prête à s’échapper, Laurine (prénom changé) a la bougeotte. Ses yeux voltigent dans leur orbite, ses genoux tremblotent, les mots sortent en pagaille de son gosier pressé. « Vous êtes trop sérieux ! s’exclame-t-elle soudain, sa chevelure rousse enflammant l’ambiance hydrogénée de notre appartement. Je me croirais en entretien d’embauche ! » Mais c’est un entretien d’embauche, ma petite Laurine ! Tu joues ta place sur le blog d’Homie là ! Nous réajustons notre cravate invisible puis, affublés d’un sourire canaille, démarrons l’interview.
Nous retrouvons Célia dans un petit café, rue Montorgueil. Le soleil caresse d’une lumière dorée le pelage d’un beau soir d’automne. Emmitouflée dans cette douceur indienne, la jeune femme nous sourit. Ses yeux noisette se marient à merveille avec le monde, rouge et orangé. « On n’est pas bien, là ? », demande-t-elle sans se départir de son sourire. Au même instant, un serveur dépose sur notre table trois grands chocolats chauds, nappés de chantilly et de caramel. Les mots de Joe Dassin flottent dans nos cœurs déjà conquis : « On ira, où tu voudras quand tu voudras… »
Carole, tapis dans le creux d’un coussin, observe d’un air méfiant le dictaphone. « Il n’est pas méchant. Prends-le si tu veux », dit Marc en lui tendant la bête. La jeune femme ricane nerveusement et avance la main. « Tu vois, il ne mort pas ! » Dehors, une nuée d’oiseaux couvre soudainement le ciel, telle une immense toile de dentelle. Carole tourne ses yeux bleus vers la fenêtre. « J’aimerais bien voler, pour voir Paris du ciel… », murmure-t-elle d’un air rêveur. Espérons que l’interview soit à la hauteur.